Le challenge, si vous l’acceptez : faire une petite serre, on pourrait l’appeler un châssis, avec juste ce que vous avez sous la main.
La référence, les jardins ouvriers et un souvenir flou de toute petite enfance d’un jardin de banlieue à La Courneuve, avec des plate-bandes, une table avec sa toile cirée et quelques chaises sous un cerisier, des allées limitées par des rangées de coquilles Saint-Jacques.
Evidemment, au Manoir de la Roche Léau, il y a tellement de matériaux issus des démolitions/reconstructions que c’est un peu de la triche. C’est ainsi que nous avons trouvé de superbes fenêtres et leur châssis en bois exotique en parfait état. Presque dommage d’en faire une serre mais nous n’en avons pas l’utilité au Logis.
Cette petite réalisation s’inscrit dans un projet beaucoup vaste : un potager en permaculture en forme de mandala implanté sur le pignon Est du Manoir. Il sera à l’abri du petit vallonnement et recevra le soleil à partir de l’aube. L’intervention d’une mini-pelle a été nécessaire pour un premier nivellement du sol. Faute de pouvoir faire intervenir une entreprise, un gros travail a ensuite été réalisé à la pioche et au râteau. Un carré d’environ 10 m par 10 m a été dessiné et un cercle s’y est inscrit. Aux quatre coins, des arbres fruitiers sont progressivement plantés : un cognassier, puis deux pruniers et un pommier.
Il a fallu décider de l’emplacement de cette serre : à proximité immédiate du potager, à l’abri du vent et facile d’accès du Logis afin qu’elle s’inscrive dans l’organisation générale et dans le design du potager. L’idée était d’installer les châssis en pente vers le soleil du Sud et de l’Ouest et de pouvoir les manœuvrer pour disposer les plants, les arroser, les récolter. Un soubassement a été réalisé avec des planches de récupération et une solide ossature a permis une première mise en situation des châssis. Certains ouvrants ont été placés afin de vérifier les angles de la structure. L’opération était un peu périlleuse car les châssis sont très lourds.
Petit étonnement : la serre se voit de loin, elle se doit donc d’être esthétique.
Les quatre ouvrants ont été posés et un piquet central permet de laisser en position ouverte les deux centraux.
L’arrière est constituée de plusieurs autres portes vitrées. Les pignons sont fermés avec des planches vissées et jointoyées avec de l’argile.
Des supports ont été réalisés pour caler ouvertes les portes des deux extrémités. Des supports de tringle pour accrocher les échelles de bibliothèques ont été utilisés comme poignées. Celle-ci avait été récupérée lors d’un chantier de rénovation d’une bibliothèque de l’Université de Nanterre et conservée jusque là. Un nichoir double pour mésanges est venu habiller le poteau central.
Ce soir, la mini-serre abrite pour la première fois des végétaux qui ont bien besoin d’être protégés par ce froid et ce vent.